La perte d’un être cher – Pour ma mamie
J’ai envie d’évoquer avec vous aujourd’hui le deuil. Moments difficiles dans notre vie, les pertes d’êtres chers sont pourtant inévitables puisque nous ne sommes pas immortels. Au-delà de la perte d’êtres chers, la vie nous impose aussi régulièrement de faire le deuil de choses, de périodes, et ce n’est pas toujours évident.
J’ai envie de partager avec vous les pensées, réflexions, sentiments et émotions que ces périodes suscitent, et comment nous pouvons vivre ces moments douloureux avec le plus de douceur possible.
J’ai vécu plusieurs deuils difficiles, dont un tout récemment puisque j’ai perdu ma grand-mère le 20 mai dernier. Elle avait 91 ans, ce qui est un âge « raisonnable », « acceptable » pour mourir, et pourtant cette perte est extrêmement difficile pour moi.
Elle vient ébranler des tas de choses : la structure de ma famille, ma grand-mère était comme le sommet de la pyramide de notre petite famille avec sa position de doyenne. Son départ me donne aussi l’impression qu’une part de mon enfance est partie avec elle ; j’observe en effet que la pensée de ma grand-mère est très reliée à mon enfance, et peut-être même au-delà, à l’enfant en moi. Les grands-parents ont cette faculté à nous garder « petits » toute notre vie on dirait, et la relation que nous avons avec eux garde toujours ce goût de l’enfance.
Alors, en toute logique, son départ me fait pleurer comme une petite fille… Je suis régulièrement comme submergée par des vagues de tristesse qui arrivent sans prévenir, et je me sens démunie. Que dois-je faire de toute cette tristesse ? De tout ce que j’ai l’impression de perdre avec elle ?
Les jours passant, la solution semble de plus en plus claire : je dois accepter ce que la vie m’impose, en exprimant ma tristesse autant que besoin, pas de problème. Je peux même tout lâcher pour justement faire place à l’acceptation. Arrêter de résister, me mettre dans le sens du vent, aussi contraire soit-il, mais pour qu’il me porte, pour ne plus être dans cette tension insupportable qu’impose la résistance… L’acceptation, comme toujours clé d’une sensation plus douce en se remettant dans le sens de la marche. Car c’est un fait, ma grand-mère n’est plus là, et ma résistance ne la fera pas revenir.
En revanche, accepter sa disparition me permet d’aller de l’avant, vers d’autres étapes : quand les vagues de tristesse feront place au calme, je la logerai pour toujours dans mon cœur et je m’habituerai à cette nouvelle forme de présence, différente mais douce et éternelle…
J’accepte le temps que cela va prendre, le temps du deuil peut être long et surtout différent d’une personne à l’autre, et là encore, acceptation et patience sont les maîtres mots. Le temps du deuil n’est pas le temps de notre monde qui va toujours vite et passe sans cesse d’une chose à l’autre… certaines choses prennent du temps, c’est comme ça. Nous ne sommes pas pour autant inadaptés, incapables de faire face à l’adversité, c’est le monde qui est inadapté à ce type de circonstances lorsqu’il nous pousse à passer trop vite à autre chose…
J’ai donc décidé que je m’écouterais, que j’accueillerais avec douceur et bienveillance ces vagues de tristesse tant que la tempête fera rage dans mon cœur, elle ne durera pas éternellement de toutes façons. Je ne me jugerai pas, je ne penserai pas que je ne suis pas assez forte, que ce n’était « que » ma grand-mère et que ce n’est pas « normal » que ça me rende aussi triste… Je prendrai au contraire soin de ce chagrin qui a besoin de s’exprimer et d’être accueilli, pour qu’il prenne congé naturellement lorsqu’il aura dit ce qu’il avait à dire, et en sachant qu’il peut revenir s’il en a besoin, qu’il est bien reçu, qu’il n’est pas refoulé… Je continuerai aussi à profiter de ce que la vie me donne par ailleurs chaque jour, car malgré cette tristesse, je reste confiante, les bons moments sont là aussi, je les vois, je les vis, en me disant que tout ça est juste la vie…
Je terminerai ce texte par la citation de Malraux, qui m’a fait beaucoup de bien quand je l’ai entendue pendant les obsèques de ma grand-mère : « la plus belle sépulture, c’est bien la mémoire des hommes. ». Se souvenir de nos êtres chers disparus, c’est en effet les garder vivants.
N’hésitez pas à commenter cette publication, à partager vos propres expériences du deuil et ce que vous avez pu en apprendre…
Je vous souhaite une magnifique journée.
A bientôt
3 commentaires
Ma chérie je vais essayer de retrouver les mots que j avais écrit. Je ressens la même chose, ce tsunami de chagrin insupportable qui me submerge. Je lui parle souvent. Je sais qu elle nous protègent et qu elle a quitté ce monde sereinement sans peur. Elle a rejoint papa et ils dansent. Ils sont à nouveau jeunes et heureux. Le travail de deuil commence je ne sais pas combien de temps cela va durer…
Merci ma chérie pour tes mots qui me vont droit au cœur 💖💖💖😘😘
C’est avec beaucoup d’émotion que je viens vers toi Noemie, j’ai connu ta Mamie chérie, elle est la maman de mon amie d’enfance, que je retrouve aujourd’hui après un long silence de 18 années, c’est un cadeau du ciel comme il me plaît de le dire… Tes mots sont à leur place, à la source du cœur, le temps va sublimer cette belle relation d’amour par les signes qui viendront à toi…
Aujourd’hui est une triste date pour ma petite famille, il y a un an, Liyanna petite merveille de 3 mois s’est transformée en papillon de lumière et même si son passage a été très éphémère, elle nous manque terriblement… Sa petite sœur va naître ces prochains jours, comme un cadeau du ciel…
La vie prend et donne, il faut sacrément être bon joueur, mais le jeu vaut le coup d’être vécu ! Haut les cœurs…
Puissent mes mots t’apporter un peu de réconfort,
Affectueusement,
Anita
Anita je me souviens très bien de toi ! Inséparables avec Nat 😉 Merci pour tes mots. En effet, la vie vaut le coup d’être vécue 🙂
Très affectueusement,
Noémie